« Frotter un tableau avec une pomme de terre, mouiller une affiche dans la baignoire ou utiliser un coton-tige avec de l'eau de javel pour éliminer les tâches d'une estampe »… Avec la montée des tutoriels sur les réseaux sociaux, les astuces de restauration abondent autant que les influenceurs bricoleurs. Cependant, il est évident qu’en l'absence d'une intervention professionnelle, le risque de détériorer une œuvre d'art est souvent très élevé. L'amidon de la pomme de terre peut créer un voile blanc sur le vernis, l'affiche peut se décomposer en miettes dans la baignoire, et l'estampe peut se déchirer.

Chaque œuvre d'art est unique pour un restaurateur, et il est impossible de leur appliquer le même protocole compte tenu de leurs particularités propres. C'est pourquoi même les restaurateurs les plus aguerris sont réticents à partager publiquement leurs méthodes, qui sont souvent trop spécifiques pour être généralisées.

Il arrive parfois qu'il faille improviser pour essayer de nouvelles alternatives tout en respectant les bonnes pratiques de la profession. On pourrait croire qu'un restaurateur d'art est un artiste qui réinterprète les œuvres à sa manière, parfois avec beaucoup de créativité. Ce n'est pas forcément le cas.

Très souvent, seule la phase finale de la restauration est visible, celle de la retouche de la couche picturale. Mais on oublie qu'il est primordial au préalable de mettre l'œuvre dans un état de conservation optimal. Cela inclut certaines interventions sur le support (toile, bois, cuivre, papier, etc.), en utilisant des substances spécifiques, nécessitant un savoir-faire très précis.

Si vous possédez des œuvres de valeur, notamment sentimentale, oubliez donc les pommes de terre et les coton-tiges, et confiez à des restaurateurs professionnels le soin de découvrir leurs secrets.